Etapes

 

Samedi 5 juillet 2008


On se souviendra de ce départ tant attendu ! Après une semaine catastrophique au travail, les agents de sécurité des aéroports de Paris ont décidé de faire grève depuis vendredi, histoire de nous faire ch…. une fois de plus (nous sommes coutumiers de ce genre de problème, puisque lors de nos 3 derniers voyages, 2 fois nous avons dû prendre en catastrophe la voiture pour Paris du fait de grèves). Depuis vendredi, je passe mon temps entre consultation des retards sur internet, appel à Air France pour avancer notre vol (impossible), appel à Promovols (je ne sais pas trop pourquoi d’ailleurs) ; état de stress maxi qui me laisse envisager le pire. La raison de cette panique est que nous n'avons qu’un délai de 55 mn de transit à Francfort (avec changement de terminal) qui ne laisse la place à aucune fausse note.

Samedi matin, le moral ne s’arrange pas : les retards sont plus importants que la veille.
Départ en voiture vers 9h30 pour retrouver Pierre à Rennes. Pendant ce temps Ben essaie de se faufiler entre les coureurs du Tour de France, qui part de Brest aujourd'hui.
On se retrouve tous à Rennes à 14h30 pour un départ en train direction Roissy. Tout le monde est sidéré par la tronche que je fais : je fais tout mon possible pour plomber l’ambiance.
Arrivés à Roissy, ça ne s’arrange pas puisqu’à l’enregistrement on nous informe que le vol pour Windhoek doit être enregistré à Francfort, contrairement à ce qui m’avait été dit. La pauvre fille qui se trouve là pour nous renseigner en prend pour son grade…
Heureusement, la roue commence à tourner puisqu’à l’enregistrement des bagages le gars qui s’occupe de nous nous annonce que la situation est bien meilleure que la veille et que les avions décollent à l’heure. Ca nous redonne un peu le moral et on commence à y croire. Ces bonnes paroles se confirment dans les faits puisque l’avion pour Francfort part et arrive à l’heure. Reste à cavaler comme des dératés dans l’aéroport pour changer de terminal, enregistrer nos billets, passer au contrôle puis en salle d’embarquement ; ce qu’on arrive à faire tant bien que mal : on est quand même les derniers à enregistrer et bien sûr tous éparpillés dans l’avion (on arrivera heureusement à « négocier » 3 sièges côte à côte à des passagers compréhensifs).
Tout se termine donc bien, mais une chose est sûre : on ne nous y reprendra plus à prévoir une escale aussi courte entre 2 vols.

Après toutes ces émotions, départ du vol à 23h15 (au lieu de 22h30) pour la Namibie. On retarde nos montres d’une heure et c’est parti pour une nuit pleine de beaux rêves…

 

Dimanche 6 juillet 2008


50 kms.

Arrivée à 7h40 à l’aéroport de Windhoek sous un soleil radieux et une température sibérienne (c’était prévu mais ça surprend quand même). 

Drame à l’arrivée : Juliette a perdu son doudou Ban. Malgré des tentatives désespérées (retour d’Anny dans l'avion), il lui faut se résoudre à lui dire adieu. Inutile de dire que Juliette est effondrée et difficile à consoler. Un Namibien francophone nous accueille avec la pancarte « Bescond Family » : Alexander (ou Alex) est le conjoint de Nathalie, de la Londiningi Guest-House. Très sympa, il s’occupe de la location de voiture.
Après les formalités d’usage, nous prenons possession de notre VW T5 et en route pour Windhoek.
Arrivé à la guest house, Alex nous sert un café (qu’ils nous feront payer !) et nous explique le circuit pendant 2 heures. Charlotte lui a tapé dans l’œil. Après avoir pris possession de nos chambres, on part faire un tour en ville pour se promener et manger.
Pas moyen de faire du change aujourd’hui (c’est dimanche).
La matinée et les 2 heures passées sur la terrasse à discuter avec Alex ont donné des couleurs à Pierre qui est rouge écarlate comme à chaque fois qu’il prend le soleil.
Nous nous arrêtons manger au Zoo Café, sur Independance Avenue, situé dans un cadre verdoyant.
Les 3 hommes décident de tester le gibier local, en l’occurrence un steak de Koudou avec un Shiraz Sud-Africain, histoire d’être tout de suite dans l'ambiance.
 Pierre paie l’addition et on se rendra compte dans la soirée que nos steaks n’ont pas été facturés (on a encore du mal à faire la conversion euros - dollars namibiens).
Une petite promenade digestive en ville (on fait un peu de parano, suite à des messages sur certains forums sur l'insécurtié à Windhoek, mais pas justifiée), quelques courses (souvenirs, glacière, boissons, biltong…) et nous revenons à la guest house.
 

     

Le repas du soir est servi sur la terrasse à l’extérieur et malgré le chauffage par un poêle, nous ne regrettons pas d'avoir investi dans des polaires et vestes chaudes (ce sera la seule fois du séjour où nous souffrirons vraiment du froid).
Excellent repas avec notamment un steak d’Oryx, par contre il semble y avoir de l’eau dans le gaz entre Nathalie et Alex et on sent comme un malaise ambiant.
Nous nous couchons à 9h, harassés par les émotions du départ et le voyage.
Demain, l’aventure commence vraiment.

 

Lundi 7 juillet 2008


280 kms - 3h de route.

Nous nous levons frais (très frais même car la température est glaciale) et dispos à 7h. Le petit déjeuner est pantagruélique. Ca tombe bien car nous avons faim et par ailleurs durant les 3 semaines nous nous contenterons le plus souvent d’un petit déj bien copieux et du dîner, avec un peu de grignotage de temps en temps dans la journée.
Nous partons faire du change en ville, puis départ vers le nord par la B1.
Après 70 kms, arrêt à Okahandja au marché du bois. Manifestement on est attendu car 2-3 jeunes viennent à notre rencontre en demandant notre prénom. Tout cela n’est ni innocent, ni désintéressé puisque c’est pour le graver sur une noix de Makalani (c’est un des sports nationaux namibiens). Etant au courant de cette pratique, ça ne m’étonne pas plus que ça et j’en achète une 10 dollars gravée à mon prénom. Par contre, Pierre, flairant un coup tordu, donne comme prénom Peg et a gagné un surnom pour le reste de ses vacances.
Nous en profitons pour faire garder la voiture par les mêmes jeunes pour 10 dollars et nous allons prendre notre bain de foule parmi les vendeurs.
Nous attendant au pire au niveau harcèlement, on est finalement assez surpris car ils nous laissent choisir relativement sereinement.
Reste à négocier ferme et à ce jeu-là c’est Ben le plus dur (il faut dire qu’avec ses nombreux voyages il est rodé à ce type d’exercice).
Nous repartons avec des girafes comme tout le monde, masques, tissus, plats, colliers…… pas mécontents de nos achats, même s’il n’y a rien d’exceptionnel.
La Biltong achetée la veille a embaumé la voiture. J’avais lu dans des forums qu’il s’agissait d’un incontournable en Namibie, mais l’essai n’a pas fait l’unanimité et la majorité a fini à la poubelle après quelques jours, l’enthousiasme du début s’étant transformé en dégoût.
Pierre prend le relai au volant et nous sommes repartis pour une route assez monotone jusqu’au Waterberg où nous arrivons vers 15h. Nous payons l’entrée du parc (330 dollars pour 4 + 1 voiture) et remplissons les formalités d’entrée au lodge.

A l’arrivée aux bungalows, nous sommes accueillis par un groupe de babouins qui laissent rapidement la place à des mangues rayées. Nous sommes bien sûr tous excités par cette première rencontre avec les animaux. Nous décidons d'aller sur le plateau pour le coucher du soleil, par un sentier qui nous y mène en 45mn environ.

Nous retombons rapidement sur notre groupe de babouins et c’est là que l’incident se produit. Alors que nous cherchons à nous approcher d’eux pour le cliché du siècle, soudain nous nous faisons courser par eux, notamment Juliette qui doit son salut (elle en a un à moins de 2 m d’elle) à l’intervention de Pierre. Inutile de dire que ce sont les hurlements, de Juliette d’abord, de Charlotte ensuite qui a assisté à la scène (elles ont beau se disputer sans cesse, elle tient quand même à sa sœur). Que s’est-il passé exactement ? Ont-ils senti une menace pour leurs petits ? Ou le mâle dominant a-t-il été vexé de ne pouvoir finir d’honorer la femelle qu’il chevauchait ? Toujours est-il qu’on a été quitte pour une belle frayeur. D’après ce qu’on apprendra ensuite, ces babouins sont habitués à être nourris par l’homme et peuvent être agressifs si on s’approche d’eux.
Après ces émotions, la balade est sympa et la vue d’en haut magnifique, notamment le rouge des falaises qui « explose » avec le coucher du soleil. Nous croisons encore quelques animaux : damans des rochers et à la descente un troupeau de diks diks qui broutent tranquillement près des bungalows.

A l’apéritif, Pierre nous gratifie d’un petit striptease qui comble les filles. Repas au lodge, puis petit digestif quotidien qui nous permet de discuter de la journée qu’on a passée (au second on commence en général à refaire le monde). On constate que la température est bien plus supportable qu’à Windhoek.

  

Mardi 8 juillet 2008


350 kms - 3h30 de route.

Au lever, babouins et diks-diks sont de nouveau de sortie et on se retrouve nez à nez avec un babouin qui se colle à la vitre du bungalow.
Sur le chemin du petit déjeuner, on rencontre aussi des petits rongeurs noirs dont on n’arrivera pas à trouver l'identité malgré le livre de Caroline Oriol « compagnon de safari » acheté avant le départ.

C’est parti pour 350 kms de route barbante jusqu’au Mokuti Lodge où nous arrivons vers 13h00. Le temps de décharger les bagages, les filles partent se détendre à la piscine (elles ne pourront pas se baigner car problème d’eau). Des petits écureuils très peu craintifs se promènent dans les jardins de l'hotel.
Puis c’est le départ pour le 1er safari à Etosha (330 dollars l’entrée par jour pour 4 + la voiture) où nous pénétrons par la Von Linquist gate. A peine franchie la barrière depuis 2-3 kms, Pierre au volant pousse un cri : « regardez, regardez, une girafe, elle est énorme, sur la route ! » Il l’a vue dans son rétroviseur. Le temps de réaliser qu’elle est derrière nous, on la voit furtivement avant qu’elle ne disparaisse rapidement dans la végétation. Le moins qu’on puisse dire, c’est que ça nous met en appétit !
Nous passons au fort de Namutoni pour payer l’entrée du parc (rien au point d’eau) et nous nous dirigeons vers le Fisher’s Pan.

Et là, le rêve devient réalité et on peut contempler de près toutes sortes d’animaux : springboks, oryxs, zèbres, oiseaux, gnous, autruches, girafes, et même, cerise sur le gâteau, le spectacle de chacals et de vautours se délectant d'une carcasse de phacochère. Pour une première, nous sommes gâtés !

Reste à se dépêcher pour sortir à temps du parc avant la fermeture de la barrière, ce qu’on arrive à faire malgré quelques émotions.
Des antilopes broutent tranquillement dans le jardin de l’hôtel et nous accompagneront jusqu’en fin de soirée.

 

Mercredi 9 juillet 2008


150 kms dans le parc.

On est debout à 6h30 pour un départ à 8h00. Nous décidons de continuer l’exploration d'Etosha et partons vers le nord à la recherche des éléphants, autre morceau de choix d’une visite d’Etosha. Plusieurs points d’eau sont sur le chemin ( Tsumcor, Aroe, Klein et Groot Okevi, Stinkwater ), mais malgré des crottes fraîches, pas d’éléphant à se mettre sous la dent. Nous sommes un peu découragés car faute de grives on n’a même pas de merles, c'est-à-dire très peu d’animaux. Il est possible que les pluies torrentielles du début d’année aient retardé l'assèchement d’Etosha et ainsi le regroupement des animaux.
Heureusement, en fin de matinée, en refaisant le Fisher’s Pan, du côté de Twee Palms, les animaux sont de nouveau nombreux et on assiste à de superbes scènes : girafes à foison, sprinboks, gnous, oryxs, zèbres nous accompagnant sur la route et quasiment à portée de main.

De retour au lodge à 12h45, nous sommes quand même contents de cette fin de matinée.
Les filles profitent des 2 h de pause bienvenues (dur d’être en vase clos très longtemps !) pour se défouler et se baigner à la piscine (18°C environ).

Vers 15h, nous repartons à la chasse, après nous être renseignés à Namutoni sur le visitor’s book pour voir les endroits où ont été repérés des animaux « rares ».

La confiance est de mise une nouvelle fois, mais les sites explorés (Klein Namutoni, Chudop) ne sont une nouvelle fois pas conformes aux espérances pour les éléphants.

Nous avons juste le temps d’apercevoir furtivement le postérieur d’un éléphant à Chudop, qui manifestement trouve amusant de s’en aller quand on arrive. 5mn plus tôt et on le tenait ; on est décidément maudit de l’éléphant ! D'autant qu’à Kalkeuwel, où 40 éléphants ont été vus la veille, rien non plus. Heureusement, les girafes aux points d'eau, leur façon bien particulière de se tenir pour boire et leurs couleurs en fin de journée nous font passer la pilule.

 

Jeudi 10 juillet 2008


200 kms dans le parc.

On se lève une nouvelle fois à 6h30 et départ à 8h00 en direction de l’Ouest. Sur le chemin, on retente les points d'eau de Klein Namutoni et Chudop, sans succès, mais alors qu’on a quitté ce dernier depuis 5 kms environ, 4 ou 5 véhicules sont arrêtés sur le bord de la route : il y a manifestement quelque chose à voir de très très intéressant….
Cela se confirme puisque 2 lionnes sont allongées dans les herbes à se dorer au soleil. On les observe pendant 30 mn, d’assez loin certes, mais quelles sensations !

On repart gonflés à bloc, persuadés que ce sera notre jour de chance. Malheureusement, aux points d’eau de Goas, Rietfontein, Halali ainsi que sur le parcours, on n’aperçoit pas grand-chose de plus, sauf bien entendu les springboks, koudous, impalas, autruches, gnous… Il faut croire que nous sommes un peu blazés ! mais surtout obnubilés par la vision d’une trompe.

Après une petite pause pour se dégourdir les jambes à Halali, nous repartons en direction d’Okaukuejo.
Et c’est là que le miracle se produit : alors que nous arrivons au point d’eau de Salvadora, nous apercevons à plus de 500 m une masse sombre. Non ce n’est pas possible, c’est certainement un arbre ; eh bien non, les jumelles diagnostiquent un éléphant solitaire, qui plus est marchant dans notre direction. Il met plus de 30 mn à parvenir au point d’eau et on ne se lasse pas de l’observer pendant 1h. Cet éléphant sorti de nulle part, dans ce paysage plat et désertique, et après 2 jours où nous sommes restés bredouilles, quel grand moment !

Le temps passant vite, nous poursuivons notre route et à peine 30 mn après Salvadora, rebelote, et cette fois ce sont 20 éléphants qu’on aperçoit parmi les arbres et arbustes, de chaque côté de la route et à quelques mètres de nous. Pierre a la première vitesse enclenchée au cas où car on est incapable de savoir si l’un d’entre eux est capable de charger ou pas.

L’excitation est à son comble (mais aussi la fatigue d’une longue journée de route) et ce qui devait arriver arrive : une méga engueulade entre Anny et moi pour des broutilles, qui fera dire à Juliette (rapporté par Charlotte) : Papa et Maman vont divorcer.
Ce sera vite oublié mais la dernière demi-heure de route se fera dans un silence de mort, les girafes et autres animaux ne déclenchant plus aucune réaction de qui que ce soit.
Ca nous fait franchement rigoler avec le recul car, vu de l’extérieur, la vision de cette voiture avec des passagers qui font la tronche et ne réagissent pas au paysage qui les entoure devait vraiment valoir son pesant d’or.
Le lodge d’Okaukuejo, c’est un peu l’usine, les filles ont juste des matelas posés sur le sol et leur lit n’a même pas été fait. A part ça, le logement est très correct. Mais l’atout principal de ce camp, c’est le fameux point d’eau dont la réputation n’est d’ailleurs pas usurpée. Dès le coucher du soleil, nous nous y rendons, et très rapidement un rhinocéros noir vient s’y abreuver, dans un silence religieux ; l’ambiance est assez fascinante. On y reviendra 2 fois au cours de la soirée et on y observera jusqu’à 6 rhinocéros, accompagnés de plusieurs girafes, et on entendra également une chorale de chacals, très impressionnante.

Ce spectacle nous motive pour le lendemain matin et Ben, Pierre et moi nous décidons pour un lever à 6h.
Au repas du soir, des chants locaux mettent un peu d’ambiance. Autant dans la plupart des pays, notamment en Asie, ces chants traditionnels sont souvent insupportables, autant en Namibie nous sommes tous d’accord pour trouver ça très beau.

             

Vendredi 11 juillet 2008


300 kms - 3h de route.

Comme prévu, lever à 6h et sans difficulté. Le point d’eau est malheureusement désert.
Au petit déjeuner, nos voisins de table nous annoncent qu’ils viennent de voir des lions à 2 kms du camp en direction de l’Anderson’s gate. On bâcle notre repas pour partir dans la foulée, mais il est déjà trop tard et en lieu et place des lions se trouve un chacal, qui n’est jamais là par hasard.
Avant notre départ pour Kamanjab, nous allons faire nos adieux au point d’eau d'Okaukuejo, où se sont rassemblés en masse zèbres, springboks, gnous…

La route vers Kamanjab est elle aussi franchement monotone et sans grand intérêt (d’où l'intérêt à mon avis de faire le circuit dans ce sens, car la beauté des paysages va crescendo).
A la station service à l’entrée de Kamanjab, nous faisons notre première rencontre avec des himbas ; cela nous met mal à l’aise car elles paraissent complètement décalées à cet endroit et les locaux qui sont à côté d'elles les traitent avec mépris d’après ce qu’on peut constater.
Rapidement, peu après Kamanjab, nous arrivons à l’entrée de la propriété du Kavita Lion Lodge. Il nous reste encore 5 kms d’un chemin particulièrement défoncé pour arriver au lodge, complètement isolé en plein bush.
L’accueil est très chaleureux et nous décidons d’aller voir les lions en visite organisée. Charlotte n’ayant pas l'âge requis de 10 ans pour cette activité, je me dévoue pour la garder, mais après réflexion, la responsable nous propose de faire un essai et au moindre problème (si elle manifeste sa peur) un adulte rentrera avec elle.
Autant dire qu’on la conditionne psychologiquement pour qu’elle montre bien qu’elle est à la hauteur de la confiance qui lui est faite (du Mémé Jacquet dans le texte : « muscle ton jeu Robert, on va aller au bout »).
L’activité débutant à 15h30, et un goûter étant prévu à 15h00, Ben, Anny et Pierre décident d'aller faire une promenade dans le bush, jusqu’à l’observatoire des oiseaux. Vers 14h30, Anny et Pierre reviennent sans Ben, étonnés qu’il n’ait pas entendu leurs appels, mais pas inquiets pour autant car « on ne peut pas se perdre » disent-ils.

A l’heure du goûter, on commence à avoir des doutes qui vont aller grandissant au fur et à mesure que l'échéance de 15h30 approche.
A 15h35, on finit par partir pour l’activité, en commençant à envisager le pire : blessure qui l'empêche de marcher, morsure de serpent (il y en a pas mal dans le coin)…et on connaît son sens de l’orientation…
Bref, nous ne sommes pas très sereins .Vers 16h15, alors qu’on nous explique le projet Afri Leo dans la pièce qui sert de salle de classe aux enfants des environs dans le cadre de journées de sensibilisation au projet, on entend un bruit de moteur et presque aussitôt après apparaît la tête de Ben dans l’entrebaillement de la porte. Il paraît hyper stressé et nous apprend qu’il s’est complètement perdu dans le bush, qu’il a marché, marché, parfois en dehors du sentier, et il a vraiment cru sa dernière heure arrivée. Il en a perdu complètement son sang froid à certains moments et il avoue même que le stress a eu un tel effet sur ses intestins qu’il a été tout prêt de « mouiller le maillot » (triste réalité) durant sa promenade solitaire. Cela déclenche bien sûr l’hilarité générale (d’autant que nous sommes franchement soulagés), mais lui a du mal à se dérider, encore pris dans son aventure.
L’Afri Leo Foundation a été créée en 1997, le lion ayant été déclaré espèce protégée en 1996. Le but est à la fois de prendre en charge les lions menaçant les fermes voisines du parc d'Etosha, mais également d’éviter que ces lions n'aillent alimenter quelque réserve de chasse d’Afrique australe. Actuellement, 1 lion et 1 lionne vivent sur la propriété du Kavita, dans un enclos de plusieurs hectares.
Le moment fort de la visite est bien entendu le repas des lions, auquel on assiste aux premières loges (grille baissée pour les enfants, levée pour les adultes). Même si c’est du « fabriqué », c’est vraiment très impressionnant et le fait de croiser leur regard à plusieurs reprises glace vraiment le sang. Rien à voir avec la sensation qu’on peut avoir dans un zoo en tout cas.

Le repas du soir est vraiment super sympa, autour d’une table commune, en compagnie d’un diplomate brésilien en poste en Angola et de sa femme, et d’un couple d’allemands dont la femme est une boute en train. Cerise sur le gâteau, tout ce petit monde parle français, ce qui facilite les échanges. En effet, notre niveau d’anglais est tellement pitoyable qu’il est vraiment difficile de soutenir une conversation un peu plus poussée que les habituels : « one bottle of sparkling, one of still water and one bottle of wine please ». C’est vraiment un handicap pour tisser des liens là où on passe. Bref, la formule guest house est très agréable, d’autant plus dans ces circonstances.

 

Samedi 12 juillet 2008


250 kms - 4h00 de route.

Départ du Kavita Lion Lodge à 8h30, avec regret.
Aujourd’hui, nous partons pour Opuwo et le pays Himba que nous attendons de découvrir avec impatience, mis en appétit par les reportages vus à la télé (En terre inconnue avec Muriel Robin notamment) et le livre de Solenn Bardet « pieds nuds sur la terre rouge ».
La route est excellente ; nous traversons la barrière sanitaire durant notre parcours.
Probablement grisés par notre vitesse moyenne, et au lieu de poursuivre jusqu’au bout la route goudronnée C35, nous décidons de prendre la route D3709, espérant voir des paysages différents.
Certes, on traverse quelques villages, mais on met plus d’1h30 à faire ce tronçon de route franchement pourri pour un 2x4 et plein de nids de poule ; un avant goût de ce qui nous attend demain entre Opuwo et Sesfontein.
L’arrivée à Opuwo est un peu particulière puisque se côtoient des Himbas et des gens habillés « normalement », et même des femmes hereros en tenue traditionnelle.

Même si on s’y attend un peu, c’est vraiment un choc et l’arrivée dans un autre monde.
L’Opuwo Country Lodge est vraiment superbe et situé sur une colline qui surplombe la vallée. Nous profitons d’un peu de temps libre pour nous tremper dans la piscine à débordement qui, exceptionnellement, n’est pas trop froide (20°C environ).
A 14h30, c’est le départ pour le village Himba, organisé par le lodge. Nous sommes une quinzaine de personnes à nous entasser dans un minibus bien délabré qui nous amène après 30 mn en direction d’Etanga au village (le kraal en langue Himba) que nous devons visiter.
Notre guide bilingue (Himba-Anglais) va parlementer avec le chef du village et revient nous expliquer les usages à respecter pour nous faire accepter par les Himbas.
Le contact physique est important pour eux et le « moro, moro (bonjour) » accompagné d'une poignée de main s'impose. Les premières minutes sont franchement tendues : on se sent mal à l’aise car complètement décalés, et d'autant plus qu’on sent chez eux la même retenue.

Cependant, petit à petit, au fil des rencontres et des explications du guide, on finit par « rentrer » dans la vie de ce village et découvrir les coutumes de ce peuple unique, attaché à ses traditions. Ils ont à partir d’un certain âge le corps recouvert d’un mélange hématite-graisse animale qui donne une couleur rouge si caractéristique. Tout est particulièrement codifié : coloration de la peau, coiffure, colliers, bijoux cuivrés qui enserrent les poignets et les chevilles…Par ailleurs, il est interdit de franchir la ligne imaginaire qui relie la hutte du chef et le feu sacré.

Ils sont semi-nomades et ce sont en fait les hommes qui passent une partie de leur temps en dehors du village. On constate que certains hommes ont adopté la tenue occidentale (short-tee shirt) alors que toutes les femmes restent elles en tenue traditionnelle. Une autre communauté (dont nous n’avons pas compris le nom) vit également dans ce village, eux-mêmes ne s’enduisant pas le corps de graisse rouge.
Nous avions amené de France des cartes postales de notre belle Bretagne (mer, tenues traditionnelles), qui ont rencontré un franc succès. Ce qui a paru le plus étonner les adultes, ce sont les gens étendus en maillot de bain au bord de la mer. Cette vision a paru les laisser perplexe.
Juliette et Charlotte ont trouvé 2 moyens de communiquer avec les enfants du village : d’une part ces mêmes cartes postales, d’autre part les photos prises sur place à l’appareil photo numérique et montrées et remontrées à ces petits Himbas. Cela a déclenché des scènes d'attroupements et de liesse que les filles ne sont pas prêtes d’oublier. Juliette en était écarlate d’émotion !

Elles ont également été frappées par une scène pourtant banale pour nous : dans la hutte du chef, l'allaitement d’un bébé. Elles n’avaient jamais eu l’occasion d’assister à un allaitement et ne savaient pas qu'on pouvait nourrir les bébés ainsi. On a eu ensuite droit à toutes les questions sur le sujet.
A la fin de la visite, comme le veut la tradition semble t-il, toutes les femmes du village se sont regroupées en cercle pour nous vendre des colliers et autres souvenirs : très typiques mais parfois difficiles à porter et avec une odeur très tenace qui finit pas écœurer un peu au bout de 2-3 heures sur place. Après ces petites emplettes, c’est l’heure de faire nos adieux avec des « Okuhepa (merci) ». Le guide leur laisse des sacs de riz, de farine, et nous repartons vers Opuwo des souvenirs plein la tête.
Vraiment, c’est une rencontre marquante et unique, en espérant que, malgré cette ouverture sur le monde extérieur, ce peuple reste fidèle à ses traditions (ils ne sont plus que 7000 actuellement).
Après cette journée très chargée et émotionnellement forte, et juste avant de se coucher, on a droit à un pétage de plomb total entre Juliette et Charlotte, qui se voient confisquer leurs colliers achetés le même jour.
Elles viendront s’excuser le lendemain matin, toutes penaudes.
A noter que dans le Kaokoland, la température est beaucoup plus douce en soirée qu’ailleurs et ici la polaire est vraiment superflue.

      

Dimanche 13 juillet 2008


150 kms - 3 heures de route.

Nous quittons avec regret notre lodge, où nous étions vraiment bien logés, non sans avoir pris les coordonnées de notre guide de la veille, ayant promis à quelques jeunes Himbas de leur envoyer des photos d'elles.
Ben et moi sommes décidés ce matin à aller au supermarché à Opuwo, pour s’imprégner un peu de cette ambiance très spéciale, tout en faisant quelques emplettes. C’est effectivement particulier de croiser des Himbas dans ce contexte (même s’ils sont couverts d’un tissu sur leur tenue traditionnelle à l’intérieur du magasin). Le magasin est particulièrement bien achalandé et on y trouve de tout, du pneu de voiture à l’alimentaire. Par contre, on constate que l’alcool est interdit à la vente le week-end (dans tout le pays apparemment) pour lutter contre ce fléau qu’est l'alcoolisme en Namibie, particulièrement dans cette région. Il est vrai que, contrairement aux récits que j’avais pu lire, nous n’avons pas constaté qu’il y avait beaucoup de gens éméchés dans les rues.
Ben aurait aimé photographier une herero en tenue traditionnelle, mais pas facile de le faire discrètement.
Après cet intermède assez « exotique », nous prenons la route pour Sesfontein, particulièrement défoncée sur une bonne partie et très accidentée à certains endroits, notamment au niveau de la Joubert pass. Petit à petit, le paysage devient de plus en plus beau, même si on n’atteint pas encore des sommets, sauf en fin de parcours.
Arrivés au Fort Sesfontein Lodge, nous avons droit à un repos bien mérité après cette route difficile.
Une petite baignade dans la piscine nous fait le plus grand bien, mais assez rapidement, tellement habitués à des activités non stop depuis une semaine, on commence à se morfondre un peu. Nous discutons d’une éventuelle activité éléphants du désert dans le lit de la rivière Hoanib pour le lendemain, mais celle-ci dure de 7h30 à 15h00 après quoi nous avons 2h de route jusqu’à Palmwag; après mûre réflexion, on fait impasse sur ce drive.
Pour tuer un peu le temps en cette fin d’après-midi (il est 16h et on ne tient vraiment plus en place après avoir écrit quelques cartes postales), Pierre, Ben et moi décidons d’aller «-affronter » la population locale en marchant dans les rues car finalement rares sont les occasions de côtoyer les gens en Namibie.
C’est peu de dire qu’on se fait remarquer en déambulant dans le village : c’est dimanche et les gens sont tous dehors. On croise tour à tour des hommes bien imbibés (curieusement ils ont tous une femme malade et besoin d’argent pour les soins), des enfants qui nous indiquent où est leur école (on a amené de France des crayons et du papier qu’on pourrait apporter demain), des jeunes qui attrapent des noix de Makalani avec des cailloux, un autre qui nous propose de photographier 1 de ses chèvres pour 5 dollars (c’est sûrement une affaire, mais on refuse poliment) et enfin 3 ados qui poussent leurs petites voiturettes bricolées avec du fil de fer. Ces derniers acceptent volontiers de se faire photographier et de fil en aiguille ils commencent à nous demander si on ne pourrait pas leur envoyer les photos, puis des tee-shirts, chaussettes de foot et même un ballon. Comme on n’a rien pour écrire, qu’on les trouve sympas et qu’on aimerait leur expédier un paquet, on se propose de passer à leur école le lendemain. Demandez Bodo et ses amis, nous disent-ils.

Du coup, nous sommes plutôt contents de notre après-midi et de cette rencontre fortuite.
De retour au lodge, à la fin du dîner, nous avons droit à une chorale des enfants de l’école du village (chants magnifiques), coachés par le barman du lodge. On décide de lui parler de notre projet de passer le lendemain à l’école ; enthousiaste, il nous donne rendez-vous pour 8h30 le lendemain matin ; il nous accompagnera.

 

Lundi 14 juillet 2008


120 kms - 2h00 de route.

Ce matin, Juliette et Charlotte se sont levées spécialement pour préparer un dessin pour les enfants de Sesfontein : une maison pour Charlotte, la mer pour Juliette.
A 8h30 précises, le barman est présent au rendez-vous. Nous sommes présentés au principal, qui a l’air de prendre son rôle de notable très au sérieux. Apparemment, il ne connaît de la France que Zinedine Zidane.
L’école rassemble 300 élèves (pour 1000 habitants) sur 10 niveaux (le grade 1 commence à 6 ans).
Charlotte rentrant en CP au mois de septembre, nous sommes présentés à la classe de grade 1 qui compte 39 élèves. C’est l’excitation chez les enfants mais l’institutrice paraît bien maîtriser la situation. Elle demande à Juliette et Charlotte de s’installer au milieu de la classe et de dessiner ce qu’elles ont vu en Namibie. Ce sont bien sûr les animaux observés à Etosha qu’elles représentent.

Après quoi la classe nous gratifie d’une chanson « butterfly» sur l’air de « mon beau sapin ».
Le temps de laisser à l’administratrice les papiers et crayons que nous avions apportés, de noter les coordonnées de l'instit, de Bodo and friends et de notre accompagnateur (qui avait vraiment l’air heureux) et nous prenons la route du Sud, direction Palmwag.
Les paysages sont vraiment magnifiques sur cette portion et nous nous arrêtons à plusieurs reprises pour des poses photos (euphorbes, animaux)et pour acheter quelques pierres à un namibien installé sur le bord de la route.

Arrivés au lodge de Palmwag, les formalités à l’accueil sont assez contraignantes.
Le vent souffle assez violemment aujourd’hui et on nous indique que par ce temps les animaux sont en général très discrets. Aucune chance non plus de voir un éléphant se promener dans le camp, les inondations du début d’année ayant contribué à un assèchement moins important des points d’eau.
Malgré cela, nous décidons d’aller faire le game drive (pas donné, 350 dollars par personne).
Effectivement, après Etosha, on ne peut pas dire que la faune soit très abondante (quelques Steenboks, oryx, springboks, zèbres des montagnes, + traces fraîches d’un léopard), mais la balade est agréable, les paysages superbes et on apprécie bien l’apéritif servi au coucher de soleil.

On est en compagnie d’un couple d’allemands, anciens résidents namibiens, et de leur fille Sarah, 7 ans, avec qui les filles sympathisent et échangent leurs Email.
Après le repas du soir, étant donné le danger potentiel d’attaques de léopards la nuit, on se fait raccompagner à notre bungalow. Nous demandons si malgré tout nous pouvons rester sur la terrasse extérieure pour notre petit digestif : «no problem» nous répond notre ange gardien (comme souvent en Namibie d’ailleurs).
Malgré tout, nous ne sommes pas hyper rassurés et nous avons tendance à entendre des bruits. Qui plus est, Ben et Pierre ont 100 m à faire pour regagner leur luxury tent mais ils arrivent à bon port et font un signe avec leur lampe frontale. L’attaque de bête sauvage ne sera pas pour cette fois-ci !
Mais, plus dangereux pour Ben, il y a les embrasures de portes et autres barres en tout genre qui se trouvent à sa hauteur. Pour la 3ème fois de la journée, il s’éclate la tête en rentrant dans leur tente (il n’a pas que des problèmes d'orientation, mais aussi de vue).
Le sommet de son crâne ressemblera le lendemain matin à une plaie pas très appétissante, mi croûteuse, mi suppurante.

    

Mardi 15 juillet 2008


100 kms - 2h de route.

Notre étape du jour est le Doro Nawas, situé à proximité de Twyfelfontein.
Deux nuits sont prévues, ce qui va permettre de souffler un peu après des changements incessants depuis une semaine. La route étant courte, on prend vraiment notre temps en roulant tranquillement et en nous arrêtant régulièrement sur le parcours.

Une des activités habituelles lors de ces arrêts est de fouiner un peu partout à la recherche de jolies pierres ; c’est seulement à notre retour qu’on se rendra vraiment compte de la quantité de cailloux en tout genre ramassés lors de ces fouilles (ça ne prend pas de place dans les valises, mais ça se ressent au niveau du poids).
Peu après le passage de la barrière sanitaire (Pierre s’y fait encore avoir comme un bleu en donnant son prénom qui sera gravé sur une noix de makalani), on se fait doubler par Sarah et ses parents qui ont encore du pain sur la planche puisqu’ils font étape à Swakopmund.
En cours de route, on croise des namibiennes (3 femmes et un bébé) qui ont manifestement un problème avec leur charrette tirée par des ânes. En fait elles ont crevé et n’ont comme matériel de dépannage qu’un vieux bout de chambre à air, un tournevis et une pince.
Malheureusement, nous n’arrivons pas à résoudre leur problème, les écrous de la roue étant de tailles différentes.
La communication est difficile : on arrive à comprendre qu’elles vont à la ville la plus proche, qu’elles n’y sont jamais allées, qu’elles ne veulent pas retourner à leur point de départ. Par ailleurs, la proposition qu’on leur fait d'emmener une personne pour aller chercher du secours n’a pas l’air de leur convenir et notre présence finit par les embarrasser semble t’il.
Après avoir vérifié qu’elles ont de l’eau, on doit se résoudre à les abandonner, ce qui a finalement l’air de les soulager.
J’avais lu dans des récits de voyage qu’il n’était pas rare de voir dans le secteur des éléphants du désert à proximité de la route ; en lieu et place des éléphants, on ne croise que quelques autruches (animal préféré de Ben, d’où le surnom de Ben l’autruche qui lui sera attribué durant les vacances).
Nous arrivons au Doro Nawas vers 13h : accueil sympa par une hôtesse au regard un peu particulier qui lui vaudra le surnom pas très charitable d’œil de lynx.
Nos chambres ne sont pas prêtes et bien que plusieurs personnes soient mises à contribution, on met un certain temps à récupérer nos clés.
En attendant, un peu de piscine pour les filles (malgré une souris morte et de nombreux insectes flottants) et échange de nos impressions de voyage avec un groupe de belges.
Les bungalows sont vraiment superbes avec une immense terrasse qui permet d’y installer les lits (roulants).
Vers 16h, nous décidons d’aller faire une petite balade d’1h30 aux alentours du lodge.

Pas d’animaux, mais beaucoup de crottes, chacun y allant de son pronostic pour attribuer telle merde à tel animal. On est vraiment dans notre élément. A ce sujet, une scène cocasse lors de la promenade : sur les conseils de botaniste de Ben, Anny ramasse des graines de Mopane sous un arbre, en espérant pouvoir les faire pousser à notre retour en France, avant de se rendre compte assez rapidement (l’odeur est quand même spéciale) qu’il s’agit de crottes séchées, probablement d’antilope !
En rentrant à notre bungalow, grosse frayeur : alors que je veux photographier les filles en train de prendre leur douche extérieure sur la terrasse, et qu’elles sont en compétition une fois de plus pour être seules ou mieux placées, Charlotte part les 4 fers en l’air sur le sol glissant. Anny a le réflexe d’atténuer la chute et l’arrière du crâne ne fait que cogner légèrement le sol, sans trop de dommages. Elle en est quitte pour une belle peur et l’a échappé belle.
Le soir à table, nous avons en fin de repas une nouvelle fois des chants, de la part du personnel : superbe une fois de plus avec quelques variantes, notamment un exercice de jonglage avec bouteille qui nous fait bien rire.
Nous sommes ravis, d’autant plus que nous avons enfin trouvé notre chanson des vacances. C’est un rituel chez nous cette chanson, à chaque fois qu’on part à l’étranger.
Impératif : paroles débiles et air entêtant. Cette fois-ci, c’est « we are the guest of Doro Nawas, good bye, good bye, good bye… » On la chantera durant tout le séjour.
Le lendemain, est prévu un drive matinal pour aller voir les éléphants du désert. Bizarrement je ne le sens pas car notre guide, venu nous voir durant le repas, a l’air d’insister sur les gravures de Twyfelfontein (dont on se fout un peu, ou du moins qu’on est capables de faire par nous-mêmes) plutôt que sur les éléphants.
Pour clore notre journée, évidemment petit digestif sur la terrasse. Nous sommes aux premières loges car un petit trou d’eau artificiel a été installé juste en face de nos bungalows. On voit soudain une masse imposante et sombre arriver lentement en direction du point d'eau. Quelle est donc cette bête sauvage ? Une vache !
Ensuite, ça dégénère un peu car on commence à se lancer dans un spectacle d’ombres chinoises hilarant (qui n’aurait sans doute fait rire que nous, mais c’est bien le principal et on assume totalement notre immaturité) qui me vaudra un hoquet tenace.
Anny, absente à ce moment, et intriguée par nos gloussements, se demandera le lendemain avec quoi Ben a fait la trompe de l’éléphant….On lui fera une démonstration le soir.

    

Mercredi 16 juillet 2008

Un employé du lodge vient frapper à notre porte à 6h pour le réveil, le départ du drive étant prévu à 7h00.
Notre guide nous annonce qu’il faudra sans doute choisir entre les éléphants du désert et Twyfelfontein, la zone où ont été localisés les pachydermes étant trop éloignée des gravures rupestres. Pour nous le choix est vite fait. On se lance donc dans le lit de la rivière Aba Huab et en compagnie de 2 autres 4x4, on tisse notre toile d’araignée pour ne pas passer à côté du troupeau.

Les paysages sont vraiment magiques. En chemin, le guide nous explique la végétation, nous fait sentir une crotte d'éléphant sèche, qu’il utilise comme anti-moustiques et qui une fois enflammée a effectivement l’odeur des tortillons anti-moustiques.
La chasse est passionnante et la pression monte de plus en plus car on sent qu’on n’est plus très loin d’eux.
Soudain, vers 8h30, alors qu’on traverse la départementale empruntée la veille, on tombe sur un troupeau de 11 éléphants, le groupe d’Oscar comme ils l’appellent. Pendant 1h30, on contemple le spectacle de ces éléphants, tantôt de très près (l’un d’entre eux vient même enrouler sa trompe à une barre de notre véhicule), tantôt de plus loin (on fait une pause café sur une petite colline qui nous permet d’avoir une vue d’ensemble du groupe).

Une fois encore, on est conquis par les éléphants.
Vers 10h, ayant trouvé le troupeau plus tôt que prévu (ils n’en ont pas vu la veille), nous sommes dans les temps pour nous diriger vers Twyfelfontein qu’on atteint après une longue route (notre véhicule ne dépasse pas le 40, même sur la départementale). Notre chauffeur choisit un guide pour la visite (avantage : il les connaît tous, ce qui a son importance car, d'après les retours de voyageurs, tous ne sont pas également motivés ni aimables, comme beaucoup de ceux employés dans les parcs nationaux). Nous empruntons le Lion drive, ce qui nous permet de voir un certain nombre de gravures rupestres très bien conservées. La visite n’est pas exceptionnelle mais vaut le déplacement.

Reste à retourner au lodge, ce qu’on fait en empruntant le lit de la rivière.
En chemin, nous croisons des animaux : oryx, springboks, steenboks, autruches.
De retour à l’hôtel un peu avant 14h, on a bien mérité un petit lunch, après quoi nous passons une bonne partie de l'après-midi au bord de la piscine.
Avant le repas du soir, les filles nous offrent un spectacle de magie, avec la complicité de Pierre et Ben qui prennent leur rôle très au sérieux.
Pas de chants ce soir après le dîner et Charlotte et Juliette ont décidé d’être insupportables pendant le repas et de trouver mauvais tout ce qu’on leur propose.
En fin de soirée, il y a de nouveau du « gros » au trou d’eau puisque ce n’est plus une mais quatre vaches qui s’y désaltèrent. Elles sont particulièrement bruyantes et poussent des meuglements à réveiller un mort. Cela ne peut plus durer et on les fait fuir au pas de course en leur balançant des petits cailloux.

 

Jeudi 17 juillet 2008


220 kms - 3h de route.

Ce matin, au réveil (7h00), nous avons décidé de pousser les lits sur la terrasse et de finir notre nuit au grand air : très agréable.
Vers 9h, nous faisons nos adieux au personnel de l’hôtel, vraiment très chaleureux, et partons pour l’étape suivante. Par contre, à signaler que presque systématiquement l’organisation au niveau des factures de fin de séjour laisse à désirer et rien n’est prêt au moment du départ.
Exemple au Doro Nawas : Œil de lynx après 5mn de calculs manifestement ardus nous annonce 4000 dollars namibiens ; je lui réponds que les éléphants drives étaient inclus dans le forfait. Sans vérifier, elle refait ses calculs et cette fois-ci on passe à 350 dollars. Une nouvelle fois, je lui dis qu’il doit y avoir une erreur et qu’elle doit oublier le linge qu’on a fait laver. Le 3ème total sera le bon. Tout ceci n’enlève bien sûr rien à l’accueil qui est vraiment excellent et on finit même par s’en amuser ; mais on peut quand même se poser la question de savoir comment sont gérés ces lodges d’un standing plus que correct.
Aujourd’hui, notre route doit nous amener vers l’est, jusqu’au Vingerklip (ou doigt de pierre). Auparavant nous avons décidé de nous rallonger un peu la route en allant voir les tuyaux d’orgues et la montagne brûlée. Malheureusement (mea culpa), je n’ai pas bien étudié le parcours et nous oublions de bifurquer à un embranchement qui peut également nous amener à Twyfelfontein. Après 33 kms sur la départementale pourrie, on décide de faire demi-tour et c’est en repassant à l’embranchement précédent qu’on se rend compte de notre méprise. Comme il ne s'agit pas de curiosités incontournables, on décide de continuer notre chemin et de revenir quasiment à notre point de départ pour reprendre la route en direction de Khorixas. Sur le chemin, nous nous arrêtons à la forêt pétrifiée, étape pas forcément indispensable mais pas désagréable.

Là encore, comme à Twyfelfontein la veille, on est plutôt agréablement surpris par les explications du guide, plutôt sympa et concerné par ce qu’il montre.
L’arrivée à Khorixas nous donne l’occasion de faire le plein d’essence (1 euro le litre environ), de remettre de l’huile dans le moteur (le niveau est au plus bas) et de faire quelques courses au mini supermarché du coin. On a la curieuse idée de vouloir acheter un tire-bouchon, ce qui pose manifestement des problèmes car il faut 10 mn de palabres entre plusieurs personnes successives pour qu’on arrive à nous fixer un tarif, dérisoire d’ailleurs.
A 14h, nous arrivons au Vingerklip Lodge, situé dans un environnement magnifique qui n’a pas volé son surnom de Monument Valley namibienne avec des montagnes tabulaires qui surplombent une savane herbeuse.
Le lodge est très agréable, avec cependant une réserve concernant la chambre des filles, située en mezzanine avec une échelle hyper casse-gueule qui nous oblige à mettre les sacs bourrés de vêtements en bas pour amortir une éventuelle chute (Juliette est parfois somnambule et Charlotte tombe partout où elle passe).
En fin d’après-midi, nous partons faire une promenade jusqu’au doigt de pierre, pas très élevé puisqu’il ne mesure que 35m, mais finalement assez imposant quand on se retrouve à son pied. Anny dirait même très imposant car cette masse rocheuse lui donne le vertige et elle est contrainte de prendre la pente la plus douce pour parvenir au pied.

Le repas du soir est plutôt bon, avec contrairement à la majorité des cas, du gibier saignant comme on l’aime. Par ailleurs, Charlotte semble avoir été convertie à la soupe de légumes pendant les vacances, elle qui est incapable d’en avaler chez nous.
Demain, journée repos, avec juste des marches prévues sur les sentiers aux alentours du lodge.

  

Vendredi 18 juillet 2008


La journée commence mal puisque Anny a été malade une grande partie de la nuit avec des douleurs gastriques et des spasmes de plus en plus fréquents. Le matin, elle n’en mène pas large et nous non plus par la même occasion. Ben, en bon pharmacien, va pouvoir la soulager car il a sûrement du Spasfon dans sa boîte à pharmacie….eh bien non, il n’est pas fiable ce gars et c’est bien la dernière fois qu’on l’accepte avec nous en vacances…
Heureusement qu’on le connaît notre Ben, et dans notre trousse il nous reste 6 comprimés de Spasfon qui, associés à un antidouleur et un antiseptique intestinal, devraient améliorer l’état d’Anny.
On la laisse se reposer pendant que les « survivants » partent faire une balade de 3 h, de nouveau au Vingerklip, puis tout autour des falaises qui surplombent l’hôtel.
A notre retour, en fin de matinée, on est heureux de constater qu’Anny va mieux. Cette journée de repos ne pouvait pas mieux tomber et on passe 2-3 heures à lézarder au bord de la piscine. L’eau est de plus en plus fraîche au fur et à mesure qu’on descend vers le sud et ce sera mon dernier bain du séjour.
Ben et moi avons des fourmis dans les jambes et nous sommes décidés à grimper la falaise pour aller voir le point de vue de l’Eagle’s restaurant. Grimper, c’est un bien grand mot car il faut en fait emprunter un escalier en colimaçon de 150 marches à flanc de falaise, qui a pour caractéristique de laisser voir le vide en-dessous. Anny et Pierre, sujets au vertige, n’auraient certainement pas pu monter et on ne risque pas d’aller manger à ce restaurant.

D’en haut, la vue est vraiment grandiose et même vertigineuse à certains endroits, donnant la tentation de se lancer dans le vide et de s’envoler.
Nous redescendons un peu avant 16h00, juste à temps pour le sundowner drive réservé la veille. Est-ce un oubli de leur part ou est-ce encore les effets indésirables de notre anglais minable ? Toujours est-il que rien n’a été prévu. En catastrophe, la réception appelle un guide (en fait notre serveur de la veille au restaurant, au rire communicatif, mais qui n’a pas vraiment envie de rire à son arrivée) qui arrive sans les clés du véhicule. Après quelques péripéties (impossibilité de démarrer, tentative de nous fourguer un véhicule fermé, ce que nous refusons), le 4x4 démarre finalement sans les clés et nous partons.
Quelques koudous, des springboks, des postérieurs de zèbres au loin dans la végétation ; pas grand chose à observer mais nous sommes quand même ravis de notre promenade dans de superbes paysages, en plein air, agrémentée du traditionnel apéritif au coucher de soleil.
Tout cela est très «attrape touriste» mais nous ne sommes pas mécontents de nous faire attraper.

On assiste même peu avant notre arrivée au lodge à une superbe « montée » de lune juste après le coucher du soleil.
Le soir, Pierre, Ben et moi, un peu chauds il faut l’avouer, décidons de marcher jusqu’au point d’eau, guidés par nos lampes frontales ; une girafe ayant été aperçue le matin, on espère y voir quelque chose, mais rien de rien. Déçus, on se couche.

         

Samedi 19 juillet 2008


450 kms - 5h30 de route.

Aujourd’hui, la plus grosse journée de route de notre voyage est prévue, ce qui nous fait douter de la possibilité d'aller jusqu’à Cape Cross.
Anny va beaucoup mieux, mais la digestion n’est pas encore parfaite et il faudra 2-3 jours pour que ça rentre dans l'ordre.
Le départ est fixé à 8h. Jusqu’à présent, en dehors des routes goudronnées où on roule allègrement à 120 km/h, nous avons été très prudents sur les gravel roads, soit parce que nous n’étions pas pris par le temps, soit parce que l’état de la route ne permettait pas de faire des folies.
Mais aujourd’hui, fini de plaisanter, j’ai décidé d’appuyer sur l’accélérateur et de voir ce que notre VW T5 a dans le ventre, dans la mesure du raisonnable bien sûr.
Il faut dire que justement le terrain se prête bien à mon « bourrinage » et que la plupart du temps on atteint 90-100 sans problème, en faisant bien attention aux lits de rivières et autres creux bien entendu (on tient à notre peau quand même !).
Le paysage est beau sans être exceptionnel : petits massifs rocheux rouges au début, plaines herbeuses avec l'imposante silhouette du Brandberg ensuite, et pour finir, entre Uis et Henties Bay un paysage complètement plat et lunaire.
On s’arrête 2 fois en chemin car Ben veut absolument photographier des Héréros (c’est récurrent depuis plusieurs jours et il craint de ne plus avoir l’occasion ensuite). C’est assez pathétique car ces femmes (et jeunes filles) sur le bord de la route n’ont absolument rien d’authentique et tout cela paraît fabriqué pour le touriste de passage. C’est sûr que si tout le monde fait comme nous (arrêt express, uniquement pour une photo, les petites poupées Héréros qu'elles vendent étant franchement immondes), leur quotidien est bien tristounet, d’autant que, comme partout ailleurs, on croise 2-3 voitures à l’heure.

A 12 heures tapantes, nous arrivons à Henties Bay, ou du moins à la bifurcation Cape Cross-Swakopmund. Nous sommes dans les temps pour aller à Cape Cross, qui se situe 50 kms plus au nord. Après 35 mn à vive allure sur une route de sel rectiligne mais glissante, on arrive à l’office où l’on paie notre droit d’entrée. Pourtant situé à 3 kms du site lui-même, on sent déjà une odeur forte. Mais que dire de l’endroit où sont regroupées toutes les otaries, si ce n'est que c’est la même odeur puissance 10, avec en prime le bruit assourdissant de ces dizaines de milliers d’otaries.

On ne regrette vraiment pas notre détour et on déambule pendant 1h le long de la plage à observer ces colonies. Un chacal vient chercher de quoi se nourrir mais sans succès.
A bout d’un moment, j’entends la voix de Ben qui me dit : « Jacques….» (à plusieurs reprises, sans en dire plus). Concentré sur mes prises de vue, je ne me rends pas compte que c’en est trop pour Anny, pas encore totalement remise et qui commence à être prise de spasmes de vomissements ; il est temps pour elle de rentrer à la voiture, ce que nous faisons également quelques minutes plus tard.
1 heure de présence sur le site aura suffi pour imprégner nos vêtements de cette odeur fétide.

Nous reprenons la route pour Swakopmund, excellente tout du long et nous arrivons au Beach Lodge vers 15h.
Les appartements sont vraiment très spacieux et on dispose d’un duplex pour nous 4 ; Ben et Pierre, attachés à leurs twin beds, préfèrent choisir un logement de moins bon standing mais avec des chambres séparées.
Nous partons rapidement en ville dans l’intention d’acheter quelques souvenirs et de faire du change. Cette ville de Swakopmund est vraiment très étonnante avec son architecture allemande et ses résidences de grand standing le long de la côte. On n’est vraiment plus en Namibie, ma parole !
Malheureusement, le samedi après-midi la plupart des magasins sont fermés et nous nous contentons donc de repérer les lieux pour faire nos achats lundi matin.

Pas facile non plus de réserver un restaurant : le Tug est complet, l’Ocean Basket est fermé et comme nous sommes un peu fatigués par cette longue journée de route, nous décidons finalement de réserver au Beach Lodge et de rester sur place (l’hôtel est à 3-4 kms du centre ville). Arrivés sur la côte, le régime change et nous passons du gibier-Shiraz à un poisson-Chardonnay.

 

Dimanche 20 juillet 2008


70 kms - 1h de route (30 + 30).

Au lever, ce matin, le temps est splendide et la fameuse brume côtière dont on avait tant entendu parler n’est pas au rendez-vous (on ne la verra d’ailleurs pas pendant les 2 jours passés sur place).
Départ à 7h45 pour Walvis Bay, situé à une trentaine de kms de Swakopmund.
Nous avons réservé chez Mola Mola une excursion à la journée, un combiné croisière à Pelican Point et 4x4 à Sandwich Harbour.
Arrivés vers 8h15, on voit qu’ici tout est hyper bien organisé.
Départ vers 8h45 dans le bateau Sandie et d’emblée des otaries nous suivent, montent parfois à bord (ce sont des habitués puisqu’on leur a attribué des noms, Sally et Saddam Hussein pour les nôtres), des dauphins nagent dans le sillage du bateau, des pélicans volent et amerrissent à proximité. On se prend même à photographier furieusement des mouettes nourries par le capitaine, alors qu’on en voit à longueur d’année chez nous. Des gens rencontrés quelques jours plus tard verront même un couple de baleines lors de cette croisière.
Tout ceci est très touristique, mais tellement agréable et dans un cadre magnifique.

Nous nous promenons ensuite dans le port de Walvis Bay, à proximité des parcs à huîtres, des colonies d’otaries et vers 11h30 nous sommes déposés à proximité du phare à Pelican Point où nous attend notre chauffeur de 4x4, genre Crocodile Dundee, avec son chapeau, sa tenue et sa peau creusée par le soleil et les vieux souvenirs de boutons d'acné.
C’est parti pour 50 kms le long puis sur la plage, le terme de notre périple étant situé à Sandwich Harbour, situé juste au niveau du tropique du Capricorne.
Nous nous arrêtons pour ramasser des fossiles d’huîtres, du sable rose (certains endroits en sont couverts) ; des centaines de cormorans, des pélicans sont au bord de l’eau.

Petit à petit, les dunes apparaissent et c’est vraiment fabuleux de rouler sur cette plage déserte et immense avec d’un côté les dunes et de l’autre la mer. A peine arrivés à la lagune de Sandwich Harbour, nous allons escalader notre première dune. Si Charlotte abandonne rapidement, Juliette la grimpe à grande vitesse. Quant à Pierre, Ben et moi, on démarre fort mais notre grand âge commence à se faire sentir assez rapidement et la pente fait que quand on avance de 50 cm, on recule immédiatement de 40. On arrive au sommet le souffle court et les jambes en feu (et pourtant ce n’est qu’un apéritif avant Sossusvlei !). Alors que Juliette essaie d’empêcher Ben d’atteindre la cime, ce dernier, épuisé, la repousse un peu violemment, suffisamment pour provoquer une torsion de la cheville de Juliette enfoncée dans le sable.
On craint l’entorse sérieuse et je suis obligé de la traîner sur les fesses jusqu’en bas de la dune. A près quoi on lui fait enlever sa chaussure et prendre un bain rafraîchissant dans l’océan (à 12°C environ).
Le traitement paraît efficace puisqu’elle recommence à marcher normalement, en tout cas quand nous ne la regardons pas ni ne lui demandons si ça va (on sera totalement rassuré quand on la verra grimper au pas de course la dune suivante).
Vers 13h30, nous rejoignons un autre groupe de 4 personnes dans le creux d’une dune où est installée une table pour le repas de midi. Au menu, salades, beignets et surtout huîtres accompagnées d’un vin mousseux. On avait un pressentiment sur ces huîtres et on n’avait pas tort ; en effet elles sont super laiteuses et tellement énormes qu’on se demande vraiment ce qu’on a dans la bouche quand on les gobe. C’est vraiment pour l’exploit sportif qu’on les mange (Koh Lanta à côté c’est de la rigolade).
Nous repartons 1h plus tard, non sans avoir fait notre autoportrait de groupe au sommet d’une dune puis dévalé la pente en poussant des cris qui ont dû nous faire passer au pire pour des demeurés, au mieux pour des grands enfants (que nous sommes).
Cette fois, le trajet s’effectue en partie par les dunes et les sensations fortes sont garanties : descentes à tombeau ouvert, montées impressionnantes, décollage au sommet de dunes, et pour clore le tout, descente en marche arrière.

Le plus impressionnant est sans doute le bruit, ou plutôt le chant de la dune quand on descend la pente en ayant arrêté le moteur. Seules certaines dunes font ce bruit si particulier avec la sensation que tout un pan de dune descend avec la voiture.
Bien évidemment, ce sont des hurlements dans la voiture à chaque accélération, à la fois de peur mais surtout d'excitation.
Nous revenons à notre point de départ à 16h45, enchantés par cette journée exceptionnelle, une des plus belles depuis le début, avec cette découverte des dunes.
Nous n’aurons pas l’occasion de voir beaucoup de flamands roses dans la lagune de Walvis Bay, le pan d’Etosha n'étant pas asséché comme d’habitude à cette époque et les oiseaux n’ayant pas migré.
Fatigués par cette journée bien remplie, nous décidons encore une fois de rester au lodge dîner plutôt que d’aller en ville.

 

Lundi 21 juillet 2008


270 kms - 3h30 de route.

Nous quittons la côte aujourd’hui, une nouvelle fois sous un soleil radieux.
Vers 8h15, nous partons pour Swakopmund pour faire du change et des emplettes (statues, colliers, pierres, bijoux), que nous quittons vers 11h pour une longue route.
Le paysage est un peu monotone dans la première partie mais notre trajet est heureusement égayé par le disque de «chants traditionnels» que Ben vient d’acheter, avec des artistes locaux comme Paul Simon, Bob Dylan ou Dolly Parton……. J’exagère un peu car le reste de l’album est vraiment constitué de morceaux de chanteurs locaux.
La route devient de plus en plus intéressante à partir du Kuiseb Canyon (où nous avons l’occasion d’admirer nos premiers Kokerbooms ou « arbres à Kirikou ») et même franchement magnifique à certains endroits.
10 kms avant Solitaire, nous prenons la D1275 sur la gauche, qui nous mène après 20 kms à la Barchan Dune Retreat, petite guest house nichée dans les montagnes, avec une vue imprenable sur les environs.
Nous sommes accueillis par 2 suricates apprivoisés qui font le bonheur des filles, d’autant que cela faisait longtemps que je leur en avais parlé et que ces petites bêtes qui se tiennent debout sur leurs 2 pattes arrières sont vraiment craquantes.

Vers 16h nous partons pour un nouveau game drive en compagnie du propriétaire. Nous avons l’occasion d'admirer Springboks, chacals et surtout un troupeau d’une quarantaine d’Oryxs. Un peu bourru d’abord, le propriétaire se révèle très sympa, notamment avec Juliette et Charlotte qu’il fait monter sur le toit de son 4x4 et à qui il apprend la pétanque namibienne (avec des cailloux et des canettes de Schweppes ayant servi pour nos gin tonic).

Le repas du soir se déroule dans la salle commune et nous mangeons en compagnie des propriétaires, d’une suissesse Isabelle qui découvre la Namibie en solo, et d’un artisan français qui travaille aux finitions d’une maison à quelques centaines de mètres de là.
Charlotte est un peu déçue car je lui avais promis qu’un suricate viendrait sur ses genoux pour l’apéritif et finalement nous ne les verrons pas.
 Par chance, on peut une nouvelle fois s’exprimer le plus souvent en français. Non seulement l’ambiance est super sympa, mais en plus le repas est le meilleur du séjour (cette tranche d’oryx saignante, d’une tendresse….), qui plus est accompagné d’excellents vins. Ils nous font aussi découvrir le thé Rooibos (nous sommes un peu incultes car on en trouve en France) et la liqueur locale l’Amarula, à rapprocher du Bailey’s.

Vraiment un accueil très chaleureux, à recommander (tellement chaleureux d’ailleurs qu’on est bien chauds en fin de soirée). Seul bémol, le lit d’appoint dans la chambre pour 4 est franchement limite et creusé au milieu, et notre fin de nuit est un peu difficile.

    

Mardi 22 juillet 2008


120 kms - 2 h de route.

Ce matin, notre prochaine étape étant relativement proche (Zebra River Lodge dans les Tsaris Mountains), nous prenons le temps d’escalader la colline qui surplombe le lodge, ce qui nous permet d’avoir une vue magnifique sur la vallée.

Vers 10h45, départ pour les Tsaris Mountains, avec rapidement l’étape incontournable de Solitaire, le Bagdad Café namibien. Pour être francs, ça nous paraît un peu surfait, d’autant que l’accueil est assez déplorable. Par contre, l'Apfel Strudel est fidèle à sa réputation et nous servira de repas de midi.

Après cette petite pause, il nous faut presque 2h pour parvenir au Zebra River Lodge par une route le plus souvent bien défoncée. Le lodge est niché au fond d’un canyon et de nouveau on a complètement changé de paysage.
Nous sommes accueillis chaleureusement par Gail qui nous conduit à nos chambres.
Les autres hôtes ne sont autres que le groupe de10 belges rencontrés au Doro Nawas.
Ils reviennent d’une rando de 5 h qui manifestement les a mis un peu de mauvaise humeur, leur « chef scout » ne les ayant pas vraiment conduits sur le droit chemin.
Histoire de se dégourdir les jambes avant de faire la même balade demain, nous empruntons le Quiver tree trail (1h30 aller-retour environ), dont l’issue est un petit plateau rocheux avec un magnifique Kokerboom de 6 mètres de haut et une superbe vue sur les canyons environnants.

Contents de cette promenade, nous revenons au lodge pour le coucher de soleil.
Ce soir le spectacle des étoiles est vraiment splendide et nous nous essayons à la photographie du ciel étoilé : un bide, mais nous ferons mieux demain.
Au repas du soir, petit problème sur le vin qui a manifestement un goût (et surtout une odeur) de bouchon. Le serveur trouve lui qu’il est tout à fait normal et nous n’osons pas refuser.

 

Mercredi 23 juillet 2008


C’est parti pour la balade de 5 heures. Après moultes explications de la part de Rob, le propriétaire (à 3, nous arrivons à comprendre à peu près), nous empruntons le sentier qui doit être plus ou moins balisé sur tout le parcours (marques jaunes ou cairns selon les endroits).
Après 3 heures de montée, nous arrivons au sommet : Anny a surmonté son vertige et Charlotte n’a pas trop rechigné à marcher malgré un dénivelé important. D’en haut, la vue est magnifique sur les environs et le paysage ressemble étrangement à certaines photos d’Arizona que j’ai pu voir.

Après une pause pique-nique bien méritée, le trail se poursuit sur la crête, avant d’entamer la descente qui nous conduit jusqu’au Quiver tree. La fin jusqu’au lodge est ensuite un jeu d’enfant.
Honnêtement, on se demande comment les belges ont réussi à se perdre la veille (d’ailleurs, aujourd’hui ils préfèrent se faire guider jusqu’aux sources dont ils reviendront enchantés).
Nous avons mérité un peu de repos au bord de la piscine jusqu’à la fin d’après-midi.
Le soir, à l’apéritif, les filles nous gratifient d’un spectacle « dance  » (avec jeux de lumières). Les étoiles font elles aussi leur spectacle et cette fois-ci nous arrivons à réaliser des photos convenables.

Le dîner est plutôt animé et les décibels ont monté d’un ton par rapport à la veille ; par contre on a du mal à comprendre pourquoi on nous donne à manger du bœuf archi cuit (dur comme de la semelle) alors qu’ils ont du gibier hyper tendre.

 

Jeudi 24 juillet 2008


120 kms (50 + 70) - 2 h de route (1h jusqu’au lodge + 1h aller-retour jusqu’à Sesriem).

Un des temps forts du voyage arrive puisque nous devons faire étape à proximité des mythiques dunes de Sossusvlei.
Le temps de trajet très court jusqu’à notre prochaine étape nous permet de faire une dernière balade aux environs du Zebra River Lodge.
Ce matin, nous allons jusqu’à la Gail’s Cave, agréable promenade d’une heure, sans difficulté, qui nous permet d'observer un groupe de babouins (pas agressifs ceux-là !), des springboks et des espèces de marmottes cachées dans les rochers.

Au retour, nous prenons nos lunch-packs, Marianne nous prend en photo et nous lui faisons nos adieux.
Route sans histoire ou presque jusqu’au Desert Homestead : juste à signaler une traversée de rivière exceptionnellement non à sec qui nous donne quelques émotions mais sans plus.
Le lodge est situé dans un cadre superbe (comme la plupart du temps d’ailleurs) ; par contre, la chambre familiale (en fait de la même taille que les autres) est franchement petite pour accueillir 2 lits supplémentaires et on a les plus grandes difficultés à se déplacer.
Le Desert Homestead est spécialisé dans les randos à cheval et nous rencontrons Sophie, une française qui a pris un congé sabbatique en France pour venir travailler au lodge. Elle arrive à nous convaincre d’essayer une rando pour le lendemain (pour Juliette, déjà convaincue, Ben et moi dont ce sera le baptême du feu).
En fin d’après-midi, distants de Sesriem de 30 kms, nous décidons d’aller, d’une part repérer les lieux pour le lendemain et d’autre part d’escalader la Dune Elim, magnifique au coucher de soleil et très proche de l’entrée du parc.
A l’office de Sesriem, nous tombons sur une fille à la limite de la politesse et aimable comme une porte de prison, qui nous dit que les permis ne sont valables que pour le jour J (à Etosha, le permis pris à 16h un jour est valable jusqu'au lendemain à la même heure) et qu’on ne peut prendre en avance celui de J+1 (manifestement il y a des passe droit puisqu’un accompagnateur de tour-operator le fera juste après nous).
Malgré tout, nous préférons payer 30 euros, ne serait ce que pour 1h à la Dune Elim plutôt que de devoir retourner au lodge sans avoir rien fait.

En revanche, ce qu’on ne savait pas, c’est qu’il n’y a plus personne au poste de contrôle à cette heure-là et on aurait pu passer allègrement sans rien payer. Tant pis, ça ne va pas nous gâcher nos vacances !
La Dune Elim a vraiment des couleurs magnifiques en cette fin de journée ; par contre elle est interminable et on n’en voit pas le bout. Pris par le temps, on décide d’ailleurs de ne pas aller en haut, faute de quoi la barrière de Sesriem risque d’être fermée.
De retour au lodge, nous passons rapidement à table pour nous coucher tôt, demain devant être une rude et longue journée.

 

Vendredi 25 juillet 2008


200 kms - 2h30 de route.

Lever à 5h30 ce matin pour être fin prêts à 6h. Le temps d’avaler un petit café et de prendre nos breakfast-packs et nous voilà partis à l’assaut des dunes de Sossusvlei.
Comme décrit dans les forums, une longue file de voiture attend à la barrière à 6h30.
Ben et moi décidons d’aller à pied et de courir comme des dératés dès que la porte est ouverte. De cette façon, nous sommes les premiers à l’office pour le permis, d’autant que la majorité de la file a suivi les véhicules des tour-operators qui ont déjà leur permis, et devront faire demi-tour au contrôle ; inutile de dire qu’on jubile dans la voiture d’avoir joué si finement.
Ca paraît un peu dérisoire de courir pour gagner quelques minutes comme pour entrer à un concert de Madonna, mais avec le recul il faut bien dire que nos plus belles photos seront celles prises dès notre arrivée sur le site, avant 8h.
Après 40mn à vive allure, nous avons parcouru les 65 kms qui nous séparent du parking de Sossusvlei ; juste 2 arrêts express en chemin pour la petite vessie de Charlotte, comme d’habitude, et 1 photo pour un oryx qui traversait la route.
Au parking, restent 5 kms à parcourir dans le sable en 4x4 (on se fait arnaquer de 110 dollars par personne comme tout le monde) qui nous dépose à proximité du Deadvlei.

Un petit quart d’heure de marche et apparaît enfin ce fameux Deadvlei, maintes fois vu en photos, avec sa croûte blanche, ses arbres morts et ses immenses dunes en arrière plan. La première impression est un peu mitigée, l'immensité du site ne permettant pas de le voir comme on l’imagine. Par contre, plus on s’avance dans la cuvette, plus on prend la mesure du côté extraordinaire de ce lieu. Bien évidemment, on passe un moment à admirer, photographier dans toutes les positions (même allongés par terre pour prendre la croûte en premier plan).

Puis on se décide à escalader la dune de près de 300 m qui surplombe le Vlei, en passant par la ligne de crête comme tout le monde. Le problème est qu’on n’a pas étudié d’assez près la documentation à notre disposition (qui disait de passer par l’arrière du Deadvlei et de récupérer rapidement la petite ligne de crête), et d’autre part qu’on n’a pas pris conscience de l’immensité du site et donc des distances à parcourir.
Si bien qu’après 1 heure de montagnes russes, nous sommes presque revenus au point le plus bas (à l’endroit où on aurait dû prendre la ligne de crête), et c’est peu après que Charlotte craque, n’en pouvant plus de s'enfoncer dans le sable et ayant en face d’elle un mur à escalader. Anny se dévoue pour redescendre avec elle et faire le tour pour nous rejoindre à notre point d’arrivée dans le Deadvlei.

Peu après, Juliette, probablement déshydratée et en hypoglycémie, disjoncte à son tour et nous fait une crise, décidée à rejoindre Anny et Charlotte, alors qu’elle n’est plus très loin du sommet. Elle refuse de boire et est impossible à raisonner. Finalement, après avoir tout tenté (calme, engueulade) sans succès, je lui ordonne fermement de monter les quelques mètres (qu’elle a déjà franchis puis redescendus) qui lui permettront de descendre directement dans le Deadvlei sans avoir besoin de faire le tour.

Ben, Pierre et moi continuons notre fin d’ascension, tout en observant la descente de Juliette.
Arrivés en haut (280 m), le spectacle est grandiose et nous avons l’impression d’avoir escaladé un grand sommet himalayen (nous faisons un autoportrait au sommet pour immortaliser l’instant). Pas tranquille, car la distance ne me permet plus de voir Juliette, je repars très rapidement pour la descente (un couple me dira d'ailleurs : « vous repartez déjà ?! », pensant certainement que ça ne valait pas la peine de fournir un tel effort pour ensuite en profiter si peu, ce en quoi ils n’ont pas vraiment tort).
Pour la descente, c’est simple, c’est tout droit sur une pente à 45°C : sensation magique de « plonger » dans le Deadvlei.

En bas, nous retrouvons Juliette (qui fait un peu la tête, certainement contrariée de ne pas avoir été à la hauteur) et Anny et Charlotte qui ont dû faire un tour conséquent pour revenir au Deadvlei.
La traversée du Deadvlei est ensuite interminable (on a l’impression sans cesse d’arriver au bout, mais ça ne se termine jamais) et que dire du dernier kilomètre dans le sable ?
A midi, après plus de 4 heures dans les dunes (on en a plein les pattes), nous récupérons un 4x4 qui nous ramène au parking.
Nous faisons les 65 kms qui nous ramènent jusqu’à Sesriem en prenant la peine cette fois de s’arrêter à la Dune 45, juste le temps d’une photo (la luminosité est moins bonne que ce matin).
Un arrêt essence, un petit détour par la Canyon de Sesriem (pas incontournable, mais pas si mal) et nous repartons vers le Desert Homestead.

A peine le temps de souffler un peu (et encore pas pour tous car il nous faut confirmer le vol retour pour Francfort, qu’on a les pires difficultés à effectuer), et Juliette, Ben et moi partons à dos de cheval, pendant que Charlotte, Anny et Pierre font le sundowner drive.
Ce n’est pas Sophie qui nous guide, mais une australienne dont l’accent rend assez incompréhensibles ses paroles.

Finalement, ce n’est pas bien difficile de tenir sur un cheval, surtout quand il avance à un train de sénateur comme c'est le cas. Nous nous retrouvons tous les 6 pour l’apéritif où nous faisons la connaissance d’un couple russo-danois très sympa, habitant aux USA et ayant vécu en France pendant de longues années.
La balade retour à cheval se fait dans une obscurité de plus en plus importante.

Le repas du soir est complètement gâché par un groupe de strasbourgeois qui fêtent les 44 ans de l’un d’entre eux. On se croirait vraiment dans « les bronzés » ou dans quelque club de vacances bas de gamme : pendant 1h, ce sont danses avec les serveuses (alors qu’ils tiennent par ailleurs des propos condescendants sur « les petits noirs »), « happy birthday » à répétition, cris, rires à n’en plus finir.
On ne sait pas trop s’ils se rendent comptent de leur « beaufitude » ou s’ils l’assument complètement, toujours est-il que tout le monde est atterré et qu’ils font rapidement le ménage autour d’eux et se retrouvent vite seuls à délirer.
Bref, une soirée à oublier au plus vite.

 

Samedi 26 juillet 2008


300 kms - 4 h de route.

De plus en plus tôt ! Ben ayant réservé le vol en mongolfière dont il rêve depuis longtemps, Pierre et lui se lèvent à 5h et il est déposé au Sossusvlei Lodge à 5h45. De notre côté, ayant prévu un vol en avion de 45mn, Pierre vient nous réveiller à son retour à 6h25.
Tout le monde se lève……avant que Pierre n’arrive tout penaud et nous annonce que son portable-réveil était toujours à l’heure française, donc 5h25.
On se recouche aussitôt, bidonnés en pensant à Ben qui a dû poireauter pendant 1 heure au Sossusvlei Lodge (il nous confirmera ensuite s’être rendu compte tout de suite de la méprise et verra tout le personnel du lodge arriver petit à petit pour prendre son service, en le dévisageant).
A 6h20, on se lève pour de bon. J’ai un torticolis d’enfer, séquelle des dunes et du cheval de la veille avec un appareil photo en bandoulière et un sac à dos.
Nous avons la bonne idée de commander un english breakfast et non seulement nous l’attendons pendant 30 mn, mais on se retrouve en plus des œufs et du bacon habituels avec des haricots, saucisses….pas très digeste tout ça, surtout après un réveil mouvementé !
Nous avons rendez-vous pour le vol à 8 h au Sossusvlei Lodge ; après un petit trajet en 4x4, nous prenons place dans un Cessna qui peut accueillir 5 personnes.

Le trajet passe par le Sesriem Canyon, puis à la lisière des dunes jusqu’à Sossusvlei, avant de survoler les dunes de l'intérieur et de revenir au point de départ : magique !

Juste une dispute à signaler entre Juliette et Charlotte, cette dernière ayant découvert le plaisir de la photo. Juliette en sera quitte pour un coup d’appareil sur la tête.
Nous revenons, ravis, vers 9h15, et attendons le retour de Ben au bar du Sossusvlei Lodge. Les filles en profitent pour faire connaissance avec 2 petites (Charlotte et Capucine) françaises habitant en Afrique du Sud (encore des enfants bilingues, ça fait rêver).
Peu après 10h15, Ben revient, content de son vol en mongolfière où il a rencontré des gens intéressants et sabré le champagne dans les dunes (il n’a pas fait que le sabrer d’ailleurs car il nous paraît bien bavard et excité à son retour, et il monopolisera la parole pendant une partie du trajet journalier). Avec le recul, et après avoir visionné nos photos d’avion, il a un peu révisé son jugement et regrette finalement de ne pas avoir choisi l’avion.
Pas le temps de mollir, nous partons pour presque 4h de route, un peu monotone dans l’ensemble, jusqu’à Mariental et même 50 kms au-delà, puisque notre étape se situe au Bagatelle Kalahari Lodge, superbe lodge situé dans les dunes du Kalahari, dans un cadre hyper reposant, idéal pour une dernière étape.
Ici les dunes sont franchement rouges et les contrastes sont saisissants (ciel-herbes-sables).
Nous nous inscrivons pour le guépard drive de 15h30 qui nous donne l’occasion de voir des guépards de très près puisqu’on rentre dans leur enclos de 3 hectares, on les nourrit et on les approche à 2 m. C’est vraiment un très bel animal, élégant et racé.

Sur ce terrain où sont les guépards vit aussi une colonie de suricates qu’on ne se lasse pas de regarder pendant de longues minutes.

Dans la propriété vivent aussi un oryx apprivoisé et des paons qui fascinent les filles (Charlotte nous fera une crise le lendemain matin pour ramener une plume de paon).
Lors de ce drive, nous rencontrons un couple de français très sympas (décidément, soit on est bon public, soit on a de la chance) qui eux débutent leur périple (ils viennent du Fish River Canyon) et doivent rejoindre des amis de la Forêt Fouesnant (le monde est petit) qui eux atterrissent demain.

Ce soir, dernière soirée, assez animée, où nous restons (après avoir couché les enfants) plus tard que d'habitude pour faire le bilan de notre voyage et parler des étapes qui nous ont le plus marqués.
Demain, malheureusement, retour en France.

 

Dimanche 27 juillet 2008


300 kms - 3 heures de route.

Ce matin, Ben est un peu inquiet car il a reçu des nouvelles préoccupantes par SMS de son neveu en vacances en Grèce et qui a dû être rapatrié en France pour une pleurésie (il sera heureusement rapidement rassuré sur son état).
Nous profitons de nos dernières heures à Bagatelle pour faire une petite promenade dans les dunes où nous apercevons quelques springboks (on verra plus tard une autruche qui se laissera approcher d’assez près).

Puis, c’est le retour inévitable vers la civilisation, à commencer par Windhoek qu’on atteint en 3 heures.
On décide de dépenser nos derniers dollars, au resto d’abord (le Zoo Café comme il y a 3 semaines où nos « beaufs strasbourgeois », oh heureuse surprise, sont présents, plus discrets cette fois), puis dans une boutique environnante.
Nous laissons notre glacière et les boissons non consommées au gars qui garde notre voiture et prenons la direction de l’aéroport, où toutes les formalités (rendu de la voiture, enregistrement des bagages) se font rapidement et où les filles retrouvent leur copine Sarah qui elle rentre en Allemagne.
19h : départ pour la France.
A signaler durant le vol que j’ai réveillé plusieurs personnes dans l’avion en poussant des hurlements : « au secours, au secours », en plein cauchemar et me voyant cambrioler mon appartement.
Rien à signaler de plus si ce n’est que nous arrivons chez nous à 16h30….sous une pluie battante…..

 

Conclusion et impressions de voyage


C’est un voyage vraiment magnifique et varié, qui laisse des souvenirs très forts, marquants.
Les gens sont dans l’ensemble très sympathiques et accueillants (sauf dans les parcs comme décrit plus haut) et jamais durant le voyage nous n’avons eu de sentiment d’insécurité.
Aucune des étapes du parcours ne nous a semblé sans intérêt et si nous devions refaire le voyage, nous le referions probablement à l’identique ; juste un petit regret : le temps passé dans les dunes de Sossusvlei nous a paru un peu court et une journée de plus dans ce magnifique site n’aurait pas été de trop.
Le sens du parcours avait fait débat avant le voyage : nous ne regrettons pas notre choix (même si avec Etosha au début, il y a un risque d’être blasé des animaux) car les plus beaux paysages étaient vraiment situés dans la seconde partie du parcours, en particulier la dernière semaine.


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